Carrefour : Haro sur les chariots !

L’autochtone monégasque n’aura pas pu y échapper ces dernières semaines : un grand plan anti-évasion a été mis en place par le supermarché Carrefour Monaco afin de réduire à néant la transhumance des caddies en dehors de ses propres murs.

Une prolifération inquiétante.

Nous ne nous en cachons pas : le thème du chariot circulant en liberté dans les rues de la Principauté est une des marottes de la Gâchette. Nous avons déjà surpris Michel, un résident monégasque qui nous expliquait il y a deux ans être en couple avec un caddie Carrefour.

Puis nous avons rencontré Franck, porte-parole de l’association de protection et de défense du caddie en milieu urbain, qui nous a alertés sur les problèmes de détresse «?matérielle-humanitaire?» que cette situation engendrait.

Détresse exacerbée par les différentes scènes de reproduction sauvage que plusieurs témoins ont pu observer dans les recoins de certaines artères, ou dans quelques locaux à poubelles sordides. Une menace de prolifération non contrôlée qui risque, à moyen terme, de saturer les rues de la Principauté d’un inquiétant manège en plastique bleu.

Carrefour contre attaque

Mais la direction du supermarché, las d’être pointé du doigt faute à l’incivisme chronique de la faune locale, a décidé de mettre les bouchées doubles pour protéger son cheptel de caddies, et pour éviter une crise qui pourrait être sans précédent dans l’histoire de la Principauté.

Ainsi, les nouvelles prescriptions ont été placardées à chaque sortie du magasin, hors parking évidemment. Des vigiles ont été postés aux points stratégiques, afin de dissuader les malencontreux qui tenteraient de s’évader avec leur doux compagnon à roues.

Ces mêmes patins ont été équipé de système de blocage qui se déclencherait dès lors que le chariot se trouverait au-delà d’une certaine limite, amarrant de facto le contrevenant et les courses qu’il vient d’acheter.

Le pain de la bouche des Monégasques

Malheureusement, ces mesures, si elles font l’unanimité du côté de Greenpeace, sont loin de mettre en émoi l’ensemble de la population locale. Nous avons croisé Éric C. un autochtone chauve et particulièrement remonté, qui à la vue de notre dictaphone, s’est empressé de venir s’exprimer : «?C’est une honte?! Comment vont faire tous ces pépés et mémés pour ramener leurs courses dans leurs 5 pièces à Fontvieille???» s’insurgea-t-il. «?Carrefour, une entreprise française, donc étrangère, est en train d’enlever le pain de la bouche des honnêtes Monégasques. C’est scandaleux?!

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Si cette réaction épidermique est un peu trop emphasée, elle n’en reste pas moins symbolique des rebuffades qu’ont eues les clients du centre commercial lors de la mise en place de ce système restrictif, notamment ceux qui auraient été surpris «?la main dans le sac », piégés à quelques encablures de Décathlon, comble de l’humiliation, leur chariot plein de victuailles refusant de faire le moindre mètre de plus.

Un système adapté??

Cependant, les moyens mis en œuvre par Carrefour sont loin d’être infaillibles. Si la présence des vigiles est des plus efficaces, cela a un coût certain, nettement plus élevé que celui qu’engendrait le service de gardiennage et de fourrière pour ces bêtes de somme. L’enseigne tablerait donc tous leurs espoirs sur le système de blocage automatique, mais ce dernier n’apporte pas encore une garantie irréprochable.

Comme en atteste notre photo de couverture, certains chariots ont été retrouvé vacants à leurs occupations bien au-delà de la limite normale de circulation, symbolisée par deux bandes de scotch collées à même le sol. Et puis il apparaît que, vu le nombre élevé de caddies en cavale à l’heure où ces mesures ont été mises en branle, beaucoup de ces bêtes de somme n’ont pour l’instant pas été «?sabotées?» par ce dispositif tout de pourpre vêtu, et que tous ceux qui hébergeaient ces fidèles ustensiles pourront continuer à le faire tant qu’ils ne les relâchent pas en pleine nature.

On peut ainsi constater que, comme au temps des colonies, nous avons deux catégories de forçats du transport des courses : les enclavés, marqués au plastique rouge au niveau du sabot. Et les individus libres.

Mais pour combien de temps encore??

Un commentaire

  1. Si le monégasque qui a parlé et le petit chauve avec ses lunette ont le connaît il supporte pas les gens d’ailleurs. Quand au papy et mèmè s’ils ont un 5 pièce à fontveille ils ont certainement les moyens de payer la livraison à domicile

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