Le conte de Cendrillon, en direct de Monaco

MONACO – Le mois dernier, nos confrères de Nice-Matin nous relataient une histoire pour le moins abracadabrantesque : au petit matin, des îlotiers intervenaient pour aider une femme sur une embarcation au niveau de La Rascasse. Simultanément, un homme nu accostait avec un autre bateau. Les policiers s’apprêtaient à l’interpeller quand un détail attira leur attention : la jeune dame portait le caleçon de l’individu qui venait de débarquer.

Cette histoire aurait dû s’arrêter là, perdu au milieu des faits divers. Sauf que la demoiselle a passé quelques heures au poste de police, pour une déposition qui devrait rester dans la postérité. Notre stagiaire fureteur s’est procuré un brouillon de cette déclaration, pour le moins édifiante, que nous vous transcrivons, en prenant juste le soin de changer le nom des protagonistes pour garantir leur intégrité.

Mademoiselle Cendrillon, demeurant du coté de Beausoleil, eu un appel dans l’après-midi. L’intéressée n’a pas été en mesure de nous expliquer s’il s’agissait d’un SMS, d’un coup de téléphone, ou d’un message Facebook. Le message émanait de sa marraine, une certaine madame Labonnefée, qui lui aurait déclaré : « Tu pleures d’être si mal habillée, mais, sèches tes larmes, tu iras ce soir à la Rascasse, je te le promets. » Comme par magie, Mlle Cendrillon s’est retrouvée en robe de bal et string en dentelle. Un luxueux taxi l’attendait même en bas de chez elle. Sur sa place trainait une feuille de papier sur laquelle été noté : « Sois de retour à minuit?! Passé cette heure, tout redeviendra comme avant… » Sans demander son reste, le chauffeur s’élança dans la nuit vers la darse sud.
À peine s’était-elle posée à une table au Before, qu’un notable monégasque l’accosta, lui exprimant toute sa gratitude. Mlle Cendrillon demeura un moment interloquée, surtout quand le bel éphèbe lui expliqua avec fougue qu’il l’attendait depuis tant de mojitos. Il l’invita ensuite à danser, ce qu’ils firent, toute la soirée, au gré des cocktails que l’homme offrait avec grand cœur. Mais le téléphone de Cendrillon sonna avec insistance. C’était son réveil, lui indiquant qu’il était l’heure de rentrer.

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Le garçon voulut l’empêcher de partir, mais Cendrillon était déjà sortie. Il s’élança alors à sa poursuite. Ne trouvant pas de taxi, la demoiselle partit se réfugier sur une des digues, au milieu des bateaux des autochtones.
Minuit sonna à la cloche de l’église Sainte Dévote, et tout redevint comme avant. Cendrillon, sans robe ni dessous, alla se cacher sur le plus proche navire. Bon prince, le gentil garçon la retrouva, et lui prêta son boxer afin que la pudeur de cette frêle enfant soit préservée.
La maréchaussée monégasque interpella avec vigueur le jeune homme nu. À la sortie de son audition, on rendit au garçon son caleçon. Éperdument amoureux, il cherche depuis la belle qui a pu se vêtir de son dessous. On le voit désormais présenter ce morceau de tissu à toutes les filles de la région. De maison en maison, toutes les demoiselles bonnes à marier sont priées d’essayer ledit caleçon, mais à ce jour personne n’est arrivé à se glisser dedans à la perfection.

L’ensemble de la rédaction de la Gâchette espère une fin heureuse à cette histoire. Nous en profitons aussi pour lancer un appel à témoin, afin que la belle soit retrouvée, et ainsi que Cendrillon et son Prince puissent vivre une longue vie de bonheur.

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