Ces paroles d’une chanson de Léo Ferré risquent de devenir d’actualité dès le lendemain de la proclamation des résultats des élections nationales du 11 février 2018. Point de chasse aux sorcières, à Monaco nous n’entrerons pas dans une période de Mac Carthysme. Toutefois, certaines propositions sous-jacentes des candidats laissent entrevoir des changements conséquents dans le paysage de la principauté. La gâchette de Monaco, et ses pigistes spécialistes sortis tout droit d’HEC (1) vous informe, en priorité, des 5 personnes qui pourraient faire les frais de ce bouleversement politique.
1) L’entraîneur de l’ASM
C’est acquis, Leonardo Jardim devrait être le premier être débarqué dès l’installation du nouveau Conseil National. Tout d’abord, on remarquera que le football à Monaco ne sera, pour la première fois, plus représenté dans l’hémicycle. De Jean-Louis Campora à Pierre Svara il ya toujours eu un élu en rapport avec l’ASM. À moins que Dmitry Rybolovlev n’avance une candidature spontanée sur la liste de Jean-Louis Grinda, cette législature se fera sans président ou ancien président de notre club mythique. Les récentes propositions de délocalisation du stade, l’élimination précoce en coupe d’Europe, les résultats moyens en championnat, nous font penser que la future figure de proue du Conseil national devrait aussi cumuler son emploi avec le poste d’entraîneur de notre équipe fétiche.
2) Le chef cuisinier du Conseil National
Petits fours, plats préparés, repas officiels… Il va y avoir de la remise à niveau dans les cuisines du Conseil National. Nous avons pu constater au cours des premières réunions politiques de la qualité des buffets, et il se murmure que bientôt, les montagnes de charcuteries, de spécialités monégasques et de gâteaux seront monnaie courante dans le bâtiment de la place de Visitation. Le maître queux actuel, spécialiste en macarons et miniardises, ne devrait pas être en mesure d’assumer cette charge de travail et devrait être remplacé.
3) Les voituriers de la Place du Casino.
La S.B.M. va mal. Et il faudra trouver des boucs émissaires. Et pas question de remettre en cause les différents directeurs de cette institution. Les vrais coupables seront donc très vite désignés. Si le secteur des jeux plonge, il est évident que c’est la faute des voituriers qui ne garent pas les bolides des milliardaires par l’avant. Si l’immobilier ne se porte pas si bien, c’est aussi la faute des voituriers et des chasseurs qui trimbalent les valises Vuiton comme de vulgaires sacs Carrefour. L’ensemble de ce personnel sera donc subrogé par des hauts fonctionnaires taiseux.
4) Les chefs de chantiers des entreprises de constructions.
Circulation, pollution, embouteillages… La qualité de vie est au centre des discussions politiques de cette campagne. Rapidement après l’élection des nouveaux conseillers, une résolution d’arrêt de tous les travaux sera adoptée par le président. Et pour parer à une révolution sociale des maçons et de grutiers monégasques, le Conseil National remplacera les chefs de chantiers par des membres de leur comité de soutien.
5) Le ministre d’État.
Partira, partira pas?? La constitution monégasque prévoit une séparation stricte des pouvoirs. Et le poste de ministre d’État ne devrait pas, en principe être affecté par la mise en place d’un nouveau parlement. Toutefois il se murmure que certains candidats souhaiteraient voter rapidement une loi qui permettrait le cumul des fonctions de ministre d’État et de président du Conseil afin de faire des économies substantielles et d’éviter les conflits entre l’exécutif et le législatif.
En conclusion, certains aspirants nous ont aussi laissés entendre que le directeur de la publication de la Gâchette de Monaco ne devrait pas être débarqué, mais que les prochains articles seront scrutés et analysés minutieusement et que nous avons tout intérêt à continuer nos flagorneries afin de ne pas déplaire au futur président du conseil national-ministre d’État-cuisinier-voiturier-entraîneur.
(1) HEC : Hautes Etudes de la Condamine.