Scandale sur les quais du port Hercule : un milliardaire russo-émirati-franco-suisse (les registres divergent) a déclaré avoir « garé son yacht quelque part entre le Casino et le Larvotto », avant de réaliser, quelques heures plus tard, qu’il avait perdu la trace de son embarcation de 80 mètres. Long comme deux terrains de football, bardé de jacuzzis et de mini-héliports, le navire reste introuvable.
Bouchons sur mer
La capitainerie, d’abord persuadée à une mauvaise blague d’un riche fortuné en manque de sensations fortes, a fini par publier un avis de recherche officiel, placardé entre les vitrines des horlogers et des pharmacies. La Direction des Affaires Maritimes a proposé au malheureux propriétaire de lui prêter un zodiac « le temps que la situation s’éclaircisse », proposition rejetée comme « indigne de son rang », argumentant même « qu’il n’y avait même pas de porte coupe à champagne intégré ».
L’incident illustre surtout un problème chronique : l’engorgement du port. Avec près de 600 yachts amarrés, la navigation ressemble désormais à la circulation sur le boulevard Albert Ier un lundi matin. Certains capitaines en sont réduits à tourner en rond au large, formant de véritables ronds-points flottants.
La planète en cale sèche
Si la disparition intrigue, son impact écologique, lui, inquiète. Les ONG locales estiment qu’un seul yacht de cette taille consomme plus qu’un immeuble domanial chauffé tout l’hiver. « Un yacht égaré, c’est un peu comme un SUV oublié dans son garage, mais multiplié par 8000 », soupire un militant. D’autres proposent de transformer l’affaire en opportunité : lancer une application « YachTinder », pour jumeler chaque yacht perdu avec une banquise orpheline.
En attendant, le milliardaire garde espoir : « Avec un peu de chance, il réapparaîtra au prochain Yacht Show, repeint avec un drapeau de Greenpeace… ou de Sea Shepherd. »