Gilets jaunes, grand prix, travaux et élections européennes : l’apocalypse en prévision à l’entrée de la Principauté !

Pour celles et ceux qui sont allés au Cinéma des Beaux Arts voir le dernier Avengers Endgame, vous savez donc que les voyages dans le temps, c’est possible. Nous ne nous étalerons pas plus sur le sujet, histoire de ne pas « spoiler » les fans malheureux qui ne se sont pas encore précipités dans les salles pour s’extasier devant ce film. Fort de cette technologie de pointe, notre stagiaire « Code Quantum » s’est projeté dans le futur afin d’en connaitre plus sur le devenir de cette vidéo qui a agité le Landerneau monégasque depuis plusieurs semaines, et dont l’échéance approche dangereusement : les Gilets jaunes vont-il réellement envahir la Principauté ce weekend ? Début de réponse…

De vieilles connaissances en route pour le cimetière

Notre stagiaire-avenger, a débarqué sur le coup des neuf heures et quart en ce 26 mai de l’an de grâce 2019. Il a rejoint Alain et Joëlle, deux Monégasques habitant aux Jardins d’Apolline, mais qui pour des raisons de commodités dues aux travaux de réhabilitation de leur 5 pièces vue mer, se sont retranché dans leur résidence secondaire à la Turbie, au quartier dit des « Hauts de Monte-Carlo ». Ce petit couple de sexagénaires s’aventure avec notre reporter dans le but de se rendre au Cimetière de Monaco, pour y déposer une gerbe en l’honneur d’un grand-oncle décédé il y a un an tout juste, d’une crise de foie consécutive à l’abus démesuré du mélange vodka-suze qui fait fureur dans tous les lieux branchés de la Principauté.

Éboulements, bouchons et bureau de vote

Bloqué par les éboulements de la moyenne corniche, juste en dessous des immeubles « les Jardins de Monaco », notre couple a décidé, pour se rendre au cimetière de Monaco, de descendre jusqu’à la Basse, par l’avenue du Général de Gaulle. La circulation est très dense, et Alain s’inquiète de pouvoir aller fleurir la tombe de tonton avant le début de la course, qu’il ne veut manquer sous aucun prétexte «Je ne rate aucun départ, c’est tellement trépident». Joëlle tempère un peu ses propos, en expliquant « qu’il s’endort généralement aux alentours du dixième tour, et ronfle plus fort que le moteur des voitures à la télé». Chemin faisant, plus d’une heure après avoir quitté la Turbie, nous arrivons en vue de la Mairie de Cap d’Ail…

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35 listes, en rang d’oignon.

Si le Grand Prix de Formule 1 attire généralement le chaland en nombre, le bouchon ralentissant les pérégrinations de notre stagiaire n’avait rien à voir avec le cortège coloré des aficionados de Mercedes ou de Ferrari. La farandole qui oblitère présentement le passage avenue du 3 septembre est en fait composé des représentants des 35 listes concourant aux élections européennes et pour lesquelles les Français vont devoir voter. À l’image de ce qui se fait à Monaco, chaque liste a envoyé un ou plusieurs porte-paroles à l’entrée du bureau de vote, une haie d’honneur qui déborde largement par delà la chaussée et sur le bitume, provoquant un goulet d’étranglement irrémédiable.

Les élections en question.

« Tu te rends compte, s’exclame Joëlle, 35 listes pour une seule élection ! Et dire que nous n’en avions qu’une pour l’élection du Maire ! Ça aurait pu tout changer !» Effectivement, la disparité des choix électoraux entre les élections européennes et les élections municipales monégasques sont à souligner. Cependant, Alain tempère grandement les excitations de son épouse. « Tu ne peux pas comparer un pays de 8 000 nationaux avec un continent tout entier » avant de conclure « De toute façon, je ne crois pas que le Maire ait grand-chose à craindre du parti pirate, du parti animaliste, en encore de l’alliance jaune ! » pouffe-t-il.

Gilets jaunes et le siège de Monaco

Les Gilets jaunes, justement, font partie des listes présentes, et alors que notre trilogie s’extirpe de la place de la Mairie, se retrouve parechoc à nez avec le reste de la troupe attifé de cet indispensable élément de sécurité. Comme prévu, ils ont déplacé leur plan d’action, traditionnellement le samedi, au dimanche, afin de tenter de porter un coup aux « riches résidents monégasques, et aux prélats venus se prélasser sur les yachts durant le Grand Prix ». Cependant, tout le gratin sécuritaire monégasque était là, et c’est une montagne de blocs GBA qui les attend au niveau du rond point avant le cimetière. « On se croirait comme dans ta série Alain, avec le grand mur blanc et le trône de fer !»

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La Principauté version Winterfell

« J’espère que l’on n’aura pas à croiser un dragon », raille Alain, regardant de loin les manifestants parader devant ce grand mur de blocs de béton derrière lequel émerge çà et là le casque d’un CRS. Seul un interstice sur la voie de droite permet de filtrer les véhicules. Ceux qui montrent patte blanche peuvent passer. Les autres sont renvoyés manu militari, au prix d’un demi-tour parfois scabreux entre des Gilets jaunes dont l’exaspération va crescendo. Des noms d’oiseaux fusent même autour de la voiture d’Alain quand ce dernier arrive péniblement, au bout d’une heure, au checkpoint du grand mur blanc.

La bataille du cimetière

C’est au moment où le fonctionnaire de police se présenta pour la fouille du coffre d’Alain que le grand barnum éclata. Un contingent de conducteurs de VTC, qui eux aussi avaient menacé de faire grève en ce jour de grand-prix, chargèrent par la droite, escaladant le mur contigüe au garage Ferrari, au son des « Sami Nacerri, tu ne l’emportera pas au paradis ! » tandis que la faction « sauvageons » des gilets jaunes sortirent pelles et pioches et commencèrent à entamer le bitume, sûrement dans le but de creuser un tunnel sous les GBA. Le chaos était total, le bruit des coups de pioche étant couvert par des chants patriotiques tels que « la marseillaise » ou encore « Macron, on te pèlera le jonc ! ». La maréchaussée, extrêmement bien organisée, répliqua sereinement, balançant du riz et des fleurs tout d’abord, avant qu’un lancier n’arrose la foule des délibérants avec du goudron et des plumes. Repoussant un assaut du côté du checkpoint, le fonctionnaire laissa Alain et son véhicule entrer dans la zone protégée.

C’est derrière le mur que l’on voit le mieux le mur

Mais une fois le filtre passé, une dernière surprise attend notre couple déterminé. À l’entrée du cimetière, une vieille mégère toute de noire vêtue essayait vainement de faire la circulation : « Mon mari est enterré aux giroflées ! C’est mon cimetière ! Vous ne passerez pas !» Hors de lui, Alain donnera un coup de Klaxon qui fera s’écarter la baderne, ouvrant grand les portes du paradis, et l’accès au cimetière. N’ayant plus assez de particules Pym pour poursuivre plus avant, notre stagiaire rentra dans ses pénates afin de dresser le rapport idoine.

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Cette expérience quantique de la part de notre stagiaire nous a appris deux éléments fondamentaux : d’une part, l’apocalypse se présentera bien aux portes de la Principauté. D’autre part, à moins de l’arrivée d’un grand dragon, la fin du monde sera facilement stoppée par un mur de GBA.

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