Depuis que le précédent Ministre d’État a quitté ses fonctions en janvier, la Principauté a traversé 143 jours sans capitaine officiel à la barre. Pourtant, contre toute attente, l’administration a tenu bon, le pays a gardé le cap, et le Prince a pu sereinement faire tourner son jet privé pour honorer les fiefs Grimaldi aux quatre coins du monde. En coulisses, la gestion du pays reposait sur un outil aussi simple qu’ingénieux : un tableur Excel baptisé « État.xlsx ».
Un outil à la hauteur de son temps.
Codé en urgence un matin de janvier, « en 8 minutes, douche comprise », selon son auteur anonyme, le fichier aurait utilisé une formule RECHERCHEV comme fondement de politique publique. Il a permis de valider 54 décisions, dont 12 par double-clic involontaire, de résoudre 8 préavis de grève grâce à une mise en forme conditionnelle, et d’essuyer 3 plantages majeurs dus à une macro trop ambitieuse, sobrement nommée « budget_modif_conso_final_V21_DEF_VF3 ».
Chaque cellule représentait un pan du pays : B12 pour la culture, D3 pour la fiscalité, G6 pour la commission logement, H5 pour les dérogations de stationnement en double file. Une gouvernance minimaliste, mais fonctionnelle.
Des couacs, un peu…
« Franchement, ça a tenu mieux que prévu », confie une source proche de la place de la Visitation. « Même si, à un moment, l’onglet Écologie a été remplacé par un sudoku. »
Les détracteurs n’ont pas tardé à pointer du doigt les ratés endémiques, comme la non-résorbation des embouteillages chronique en période de Grand Prix, ou l’absence de régularisation des charges pour les locataires des domaines depuis 2019. Certains, sous couvert d’anonymat, n’hésitent pas à pointer du doigt : « Frédéric Genta est parti, mais c’est toujours lui qui dirige le pays, avec ses algorithmes et son fichu Monguichet qui sait désormais tout sur tout… »
Une chose est sûre : la nomination du nouveau ministre marque la fin d’une ère, celle du règne discret, mais vaillant, d’État.xlsx.