Alerte incivilité routière : ce nouveau service qui fait déjà polémique.

D’ici quelques semaines, le Conseil National va se pencher sur l’étude du budget primitif, le nerf de la guerre qui intéresse et excite les observateurs, puisque les dotations pécuniaires débattues permettent d’analyser et de projeter l’ensemble des plans du gouvernement pour l’année à venir. Et ainsi critiquer, encourager, tailler, pousser, en fonction de ses propres inclinaisons politiques… et du besoin des Monégasques, évidemment.

La qualité de vie, la primeur de Primo ?

Ce qu’il y a d’intéressant avec les budgets primitifs, ce sont les nouveautés, parfois infimes, les détails, les augmentations qui se faufilent un peu à l’as, et qui pourtant pourraient bien tout subvertir. Alors oui, les grands travaux et le logement des monégasques est un sujet d’importance qui devrait donner là encore quelques sympathiques passes d’armes verbales, il n’en reste pas moins que la qualité de vie des monégasques est un thème cardinal, et qui tient tout particulièrement à cœur de la majorité Primo de Stéphane Valéri. C’est ainsi que certains budgets devraient eux aussi donner lieu à un lot conséquent de phrases-chocs et de poncifs gratinés.

Le Gouvernement a déjà la parade.

Comme nous l’avons vu les semaine passées sur le problème des ondes 5G, le Gouvernement monégasque a passé un été studieux et extrêmement productif, si bien qu’en matière de qualité de vie, les hauts dignitaires ont déjà trouvé la parade aux gesticulations hémicyclaires, avec un plan aux oignons, encore mieux fourré que la pissaladière. Selon nos sources contradictoires, et pourtant tellement bien informées, la grande fomentation secrète du Gouvernement viserait le nerf le plus sensible de la qualité de vie à Monaco : la circulation. Point d’autant plus névralgique en ces périodes de Grand Prix/Jumping/Yacht Show/foire/marché de noël, où prendre un véhicule à moteur pour faire le trajet Fontvieille/Casino est plus compliqué que de traverser les steppes mongoles dans Pékin express.

Résoudre un problème par la tangeante

Et pour s’attaquer à la circulation, le gouvernement compte prendre la tangente, et s’occuper d’un problème jusqu’alors passé sous silence : les incivilités routières. Qui n’a jamais pesté contre un ralentissement parce qu’un bus ne peut plus circuler à cause d’un malotru garé en double file ? Ou d’être obligé de ralentir à cause d’un scooter garé en vrac en dehors de ses emplacements, lui-même bouchonné par une voiture garée là, débordant un tantinet sur la place handicapée ? Sans parler des piétons qui traversent n’importe où, des touristes qui se selfient au milieu de la chaussée, ou encore de cet hurluberlu à vélo qui klaxonne dès qu’une mouche flatule.

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Un nouveau service qui fait des émules

C’est ainsi qu’en 2020 va être créé un service de régulation des incivilités routières. Les budgets afférents ont déjà été glissés ça et là dans les lignes idoines, que ce soit en matière de besoin en personnel, en télécommunication, et même en chaise et en mobilier, tout a été prévu, sauf peut être l’identité des correspondants au sein de la Police nationale et municipale, officiers détachés qui seront chargés de verbaliser les contrevenants. Car oui, le principe de ce service sera sur la base de la délation-verbalisation. Chaque monégasque qui s’estime victime d’une incivilité routière pourra contacter le bureau en question, par le biais d’un site dédié, afin d’envoyer un rapide compte rendu, un « ticket », avec photo à l’appui si possible. Les fonctionnaires en charge diligenteront une enquête, et les agents de la maréchaussée procéderont à la verbalisation du contrevenant, s’il y a lieu.

Simple et efficace, cette méthode devra néanmoins passer le cap psychologique de la délation, non pas pour améliorer la circulation pour tous, mais surtout lié au risque des dénonciations fallacieuses « pour emmerder le voisin ».

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