MONACO — Acteur principal de nombre de rencontres houleuses depuis plusieurs saisons, dont la dernière en date s’est déroulée ce weekend sous les arches du Stade Louis II, Tony Chapron est un arbitre qui fait souvent parler de lui. Cependant, le « Lucky Luke » du carton n’ayant pas que des amis au sein du petit monde du ballon rond, ce dernier a refusé de nous parler de sa prestation lors du derby Monaco-Nice. Un de ses collègues, dont nous tairons le nom pour préserver son anonymat, a cependant accepté de nous confier ses impressions.
Terminer les matchs en trombe
D’entrée de jeu, il oriente la discussion sur la prestation de son collègue ce weekend. « Il a distribué 11 cartons (10 jaunes et un rouge NDLR), c’est une bonne moyenne » s’esclaffe-t-il. « Dans le milieu, il est connu pour aimer terminer en trombe ses parties. » Et selon les statistiques, le contenu du match répond tout à fait aux aspirations de cet arbitre international qui a déjà distribué plus de 1 400 cartons sur l’ensemble de sa carrière. « Cette rencontre est un vrai cas d’école du déroulement des parties avec Tony au sifflet », nous explique-t-il. « Peu de sanctions quand l’intégrité physique des 22 acteurs est en péril, par contre, il cartonne à tout va dès qu’il sent que le joueur ne le respecte pas ».
Le face à face avec Dirar
Évidemment, nous nous sommes attardés au point culminant de cette rencontre, son face à face avec Nabil Dirar, et le carton rouge sorti à juste titre contre le vitupérant milieu de terrain monégasque. « Une vraie aubaine » selon notre interlocuteur, « après une première mi-temps assez insipide pour un derby, et des Monégasques trop disciplinés pour qu’il puisse mettre le feu aux poudres ».
« Quand j’ai vu que Dirar râlait auprès de l’assistant, je me suis dit qu’il tenait là une occasion unique. D’ailleurs, en sifflant cette faute inexistante de Nabil Dirar, je le soupçonne d’avoir lui-même provoqué sa chance de pouvoir faire en sorte que ce match dégénère ». Le jaune est donc sorti aussi sec de la veste de la même couleur estampillée « La Poste ». La suite « coule de source » pour cet habitué des fins de parties houleuses pour qui « un match qui part en couille est un bon match »
Des consignes appliquées à la lettre
Selon notre interlocuteur, la seconde période de ce derby est que la résultante d’un double phénomène. D’une part, le manque total de « flexibilité et de psychologie de Tony Chapron qui se prend pour Robocop dès qu’il entre sur le terrain », avec une application stricte « des consignes du cahier des charges donné à chaque arbitre en début de saison. Tout est inscrit, et la notation des arbitres dépend principalement du respect de ces consignes, comme être complaisant avec les petits clubs, et le PSG ». Interloqué, nous lui avons demandé plus de précisions, mais il n’a pas voulu nous en dire plus, au risque de mettre « en péril tout le corps arbitral qui n’a pas besoin de ça en ce moment ». Affaire à suivre, donc…