Un Ministre d’État a enfin été nommé après 174 jours d’intérim, un record absolu en Principauté, si l’on exclut les périodes de régence féodale et les fois où personne ne retrouvait les clés du Conseil National. Mais attention, ce n’est pas encore pour tout de suite : la prise de fonction n’aura lieu que le 21 juillet. À Monaco, même les situations urgentes prennent le temps d’être polies, laminées, et vernies trois fois.
Encore quelques jours de battement.
Annoncée en grande pompe (à air comprimé, compte tenu des restrictions budgétaires), la nomination du successeur n’est donc pas synonyme d’installation immédiate. D’ici là, les rênes du gouvernement restent entre les mains de la ministre intérimaire… et du mystérieux État.xlsx, ce fichier Excel devenu plus influent qu’un conseiller en communication de la SBM ou qu’une bonne crêpe Suzette chez Robuchon.
Le choix de cette arrivée différée intrigue. Pourquoi attendre encore trois semaines, après près de six mois de flottement ? « Il faut laisser le temps au temps… et au système de climatisation de se remettre en fonction », glisse un collaborateur, entre deux redémarrages de photocopieuse.
Dans les couloirs du pouvoir, on s’organise… doucement.
Le Conseil National prépare une séance spéciale « PowerPoint de bienvenu » (avec transitions en spirale), les huissiers font reluire les tampons officiels à la cire d’abeille bio, et une cérémonie d’adieu discrète serait envisagée pour le fichier Excel. Il pourrait être archivé aux Archives du Palais, encadré dans un couloir, ou recyclé en table de ping-pong institutionnelle.
La bonne nouvelle, c’est que Monaco a bien un Ministre d’État en transit et un gouvernement en mode veille, à mi-chemin entre feuille de calcul et serment officiel, prêt à se relancer, dès que la mise à jour Windows11 est terminée.