C’est un scénario que même les auteurs de comédies policières made in Hollywood avaient renoncé à imaginer : quelques minutes après avoir voté la nouvelle loi renforçant la sécurité routière, un conseiller national a été contrôlé positif à l’alcool au volant au niveau du rond-point de la place d’armes.
Selon les premiers éléments, l’élu sortait tout juste de l’hémicycle, où il avait défendu avec une ferveur remarquable l’importance d’un « comportement exemplaire ». Une ferveur qu’il aurait ensuite célébrée avec « un petit verre symbolique », autour du célèbre buffet sur le toit du Conseil National, qui aurai très vite dérapé en « un apéritif pédagogique » ou encore « un test grandeur nature de l’efficacité de la loi ».
Un acte politique révolutionnaire ?
Dans son communiqué nocturne, le conseiller a tenu à préciser qu’il s’agissait d’« un geste totalement désintéressé, destiné à vérifier la solidité du dispositif législatif fraîchement voté ».
Un proche affirme même qu’il aurait déclaré :
« Comment exiger des Monégasques qu’ils respectent la loi si personne ne la transgresse d’abord de manière contrôlée ? »
Le Conseil National, pris au dépourvu, salue « un sens du devoir qui dépasse le cadre habituel ».
En interne, certains évoquent même la création d’un “groupe de travail sur l’auto-délit civique” afin d’encadrer de futures prises de risque « pour la science et la loi ».
Une affaire qui secoue le Rocher
L’élu encourt une suspension de permis, mais assure déjà qu’il continuera à se rendre aux séances et compte militer « par tous les moyens légaux existants pour la mise en place de la gratuité des bus de CAM et des trajets en vélo MonaBike ».
Le Gouvernement, lui, rappelle sobrement que « l’alcool au volant reste interdit, même lorsqu’il est pratiqué dans un cadre législatif expérimental ».
Les Monégasques, partagés entre indignation et fou rire, saluent l’avènement d’un nouveau concept politique : la cohérence inversée.