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TOURISME – Monaco recycle les déchets ramassés par les joggeurs en cadeaux souvenirs de luxe.

Toujours à la pointe en ce qui concerne les réductions des gaz à effet de serre et le développement d’une économie éco-responsable, la Principauté innove encore une fois, et rebondit après l’abandon officiel de l’usine de traitement des déchets, avec une nouvelle idée qui fera de l’upcycling un sport national. Les déchets ramassés par les joggeurs matinaux seront transformés en souvenirs haut de gamme pour touristes de plus en plus exigeants. 

Remettre au goût du jour le plogging

Le plogging ou dans sa version de Molière, l’écojogging est une activité de sport citoyenne qui a eu son heure de gloire dans les années 2016, et qui est un peu passée de mode, faute à d’autres évènements qui ont fait de la préservation de notre environnent un enjeux annexe, tel que le COVID, la guerre en Ukraine ou encore l’éternel retour de Mariah Carey à Noël. Il consiste à faire un footing en ville, et de ramasser les détritus, bien souvent des mégots, des sacs de Mac Donald, ou autres déchets urbains (les fêtards de la rade du port ou du portier sont exclus du lot), pour les remettre dans leur habitat naturel, à savoir une poubelle qui généralement se trouve à moins de vingt mètres de là. 

Le plogging version 2.0

Chaque matin, sur le port, autour du Rocher ou sur la digue, des coureurs volontaires arpentent leur parcours avec, à la main, un sac de collecte officiel frappé des armoiries du gouvernement de Monaco. 

Leur mission : récupérer gobelets, capsules de café, tickets de bus ou autres trésors urbains abandonnés. Une fois rapportés au centre de tri design, ces déchets sont confiés à des artisans locaux qui les métamorphosent en objets de désir : gobelets en plastique transformés en vases minimalistes, capsules serties façon joaillerie, tickets de bus montés en porte-clés dorés.

Des souvenirs « authentiquement monégasques »

« Ce n’est pas du déchet, c’est de la matière première avec un supplément d’âme sportive », insiste la directrice du programme, qui compare volontiers les joggeurs-collecteurs à “des orpailleurs de l’asphalte”. Les premiers prototypes, présentés en vitrine dans certaines boutiques de luxe, se sont déjà arrachés.

Les prix sont qualifiés de « symboliques » : de 120 euros pour un porte-clés à 800 euros pour un vase “édition Mac-marathon” en cartons d’hamburger, en passant par la bague en capsule de ristretto frappée d’un petit damier de losanges rouge et blanc.

Le gouvernement y voit un double bénéfice : réduire les déchets dans l’espace public tout en offrant aux touristes un souvenir « authentiquement monégasque ». On murmure déjà qu’une version collector pourrait inclure, dans la résine, un morceau d’asphalte du circuit du grand-prix, avant son resurfaçage annuel.

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