C’est un record dont la Principauté se passerait bien. Après une longue attente, un défilé de candidats plus ou moins consentants, et la nomination tardive d’un ancien cadre de la SNCF (donc, paradoxalement, parfaitement dans les temps), voilà que ce dernier, pour cause de « forces obscures et négatives », aurait raté sa correspondance en gare de Saint-Raphaël. Il ne viendra donc pas occuper le strapontin de ministre d’État.
170 jours de gouvernance… par tableur
En attendant, le fichier État.xlsx poursuit son intérim sans trembler. Créé à la hâte en janvier (en huit minutes, douche comprise), le tableur gère les affaires courantes à travers 12 onglets thématiques, dont un caché, nommé « nepasmodifier_ceciestlebudget ». Il aurait à ce jour signé 86 décisions, déclenché deux alertes orange, et autorisé la création d’un giratoire semi-souterrain à Fontvieille.
« Il est fiable, silencieux, et ne réclame jamais d’allocations logement », confie une source gouvernementale. « Mais il refuse obstinément de traiter les mails en HTML. »
Quel avenir pour Monaco ?
Sans ministre et sous tension, la Principauté avance à vue en plein brouillard. Liste grise, affaires judiciaires à répétition, gouvernance par tableur : l’atmosphère devient moite sur la place du Palais, et pas uniquement à cause du réchauffement climatique.
« C’est un État en version Beta non homologué », souffle un haut fonctionnaire en sueur.
Pendant ce temps, le Conseil National s’entraîne à gouverner via PowerPoint, et les décisions pourraient bientôt être prises selon les trends Capcut.
Un avenir incertain, certes. Mais aligné à gauche, police Arial 11.